Les subventions aux arts et à la culture de la Ville ont cru, moins que prévu, ces dernières années
En 2015, la Ville d’Ottawa a consenti des subventions et des contributions financières totalisant 9,3 millions de dollars à des organisations et des individus du milieu des arts et de la culture, à savoir 9,70 $ par habitant. Ces subventions sont versées au titre de divers programmes ciblant un vaste éventail d’activités, dont des productions par des amateurs et des professionnels, des programmes de musée et des festivals. Aux fins de l’attribution de ses subventions, la Ville observe la pratique courante de l’évaluation des demandes par des pairs.
Chaque année, de 2012 à 2015, le montant des subventions s’est accru, la croissance totale durant cette période s’élevant à 6,9 %, une hausse de 5 % du montant par habitant. Cette hausse relativement importante découle du Plan d'action renouvelé pour les arts, le patrimoine et la culture (2013-2018) de la Ville d’Ottawa, qui prévoyait une augmentation appréciable des subventions aux programmes et au fonctionnement consenties aux organisations. L’augmentation prévue dans le plan a pris fin en 2014.
Le subventionnement est l’un des trois principaux modes d’investissement dans la culture empruntés par les municipalités. Subventionner le fonctionnement et les immobilisations sont les deux autres modes clés. La Ville d’Ottawa a affecté des sommes importantes à des projets d’immobilisations, notamment à l’agrandissement de la Galerie d’art d’Ottawa, et au réaménagement de la Cour des arts et à la rénovation du théâtre la Nouvelle Scène.
- Ville d'Ottawa. Financement culturel. Consulté le 15 novembre 2016.
À Ottawa, le niveau de subventionnement des arts et de la culture est comparable à celui de deux des trois autres plus grandes municipalités du Canada
Tel que signalé en 2015 par le Réseau d’étalonnage municipal du Canada (REMC), la Ville d’Ottawa s’est classée au deuxième rang parmi les quatre plus grandes municipalités canadiennes pour ce qui est des subventions par habitant aux arts, au patrimoine et aux festivals.
Comme les données de 2009 du REMC et celles, de 2009 également, d’une autre analyse indépendante des subventions à la culture des municipalités canadiennes sont fort différentes, c’est avec prudence qu’il faut les interpréter. Par ailleurs, la Ville de Montréal fait clairement cavalier seul en matière de subventionnement de la culture, ce qui tient en partie à une longue tradition d’ententes de développement culturel avec la province qui utilise les municipalités comme canal d’investissement. En outre, le niveau de financement de la culture a augmenté de façon considérable à Montréal en 2015 en raison du début des préparatifs de son 375 e anniversaire en 2017.
Les six plus grandes municipalités canadiennes ont uni leurs efforts pour tenter de produire des données comparables en matière de dépenses en culture, mais les résultats ne sont pas encore accessibles.
Le mode de prestation des services culturels varie selon la municipalité. Comme la culture de chaque municipalité est unique et que la prestation des services est fonction des besoins de chacune, inévitablement, il y aura des différences au titre des niveaux de service. Il faut bien tenir compte de cette unicité municipale lors de la comparaison des résultats. Au nombre des autres facteurs susceptibles d’influer sur l’analyse comparative : les services en nature, le tourisme, l’accès aux services, les types de services et le niveau de service.
- Hill Strategies Research Inc. Municipal Cultural Investment in Five Large Canadian Cities. 2012 (seulement disponible en anglais)
- Réseau d'étalonnage municipal de Canada. Culture. 2015. Consulté le 15 novembre 2016. (seulement disponible en anglais)
Les artistes et les organisations d’Ottawa reçoivent une part relativement petite du financement consenti par les deux plus importantes sources fédérales
Le ministère fédéral du Patrimoine canadien et le Conseil des arts du Canada (CAC) sont deux des plus importants organismes de financement des arts au Canada. Le Parlement a confié au CAC le mandat de faciliter la pratique des arts partout au pays. En sa qualité de société d’État fédérale, elle est un organisme indépendant du gouvernement.
Tant Patrimoine canadien que le CAC attribue des fonds à des individus et à des organisations par le truchement de divers programmes à la lumière de demandes de subvention. À la différence de Patrimoine canadien, le CAC ne consent pas de subventions au patrimoine, ciblant davantage le soutien à l’excellence artistique chez les artistes professionnels.
En tant qu’institutions fédérales, ces organisations doivent rendre compte de la répartition de leurs fonds entre les provinces et les territoires. Une autre façon d’aborder la répartition géographique consiste à déterminer le montant versé par habitant à chaque municipalité. À l’exclusion des subventions ciblant des initiatives d’envergure nationale, les organisations et artistes d’Ottawa ont reçu en 2015 l’équivalent de 8,56 $ par résidant de Patrimoine canadien (montant plus ou moins comparable à celui versé par la Ville d’Ottawa) et de 4,09 $ du CAC. C’est un tout petit peu plus que le montant par habitant reçu de ces mêmes organismes de financement par Edmonton et Calgary, mais beaucoup moins que Toronto et considérablement moins que Vancouver et Montréal.
À la lumière des données disponibles, il n’est pas possible de déterminer la mesure dans laquelle la variation des niveaux de financement selon les villes découle d’écarts au titre du nombre de demandes soumises ou du taux d’approbation.
Même si les indicateurs de Patrimoine canadien ne tiennent pas compte des volets de financement ciblant principalement des initiatives nationales, il se peut que soit inclue une part du financement consenti à des organisations nationales. Il pourrait en résulter une surestimation du financement attribué à Ottawa, bien qu’il y ait aussi des organisations nationales dans d’autres villes.
- Gouvernement Canada. Portail du gouvernement ouvert. Analyse fournie par la Ville d’Ottawa.