Certaines des grandes tendances en matière de changements climatiques se manifestent à Ottawa
Ottawa se réchauffe. Entre 1895 et 2010, la température globale moyenne de la ville a augmenté de 1,6 C. Et encore davantage l’hiver, la moyenne ayant enregistré une hausse de 3,0 oC.
Par ailleurs, les précipitations annuelles totales ont augmenté de 63 mm, ce qui tient surtout à la hausse des précipitations printanières et automnales. L’été, la situation est demeurée relativement stable tandis que l’hiver, les précipitations ont diminué de 42 mm, un recul de 20 %.
Évidemment, les conditions climatiques sont, nature oblige, variables. Et, tout au long de l’histoire de la Terre, elles l’ont parfois été de façon dramatique. Cette fois, cependant, ce qui engendre les changements actuels ce sont des gaz piégeant la chaleur produite par l’activité humaine.
D’après les experts, le nombre annuel de journées de chaleur accablante augmentera à Ottawa. Et il peut en résulter des décès, surtout lorsque cette chaleur se conjugue à l’effet des « îlots de chaleur urbains » (la température est plus élevée là où la couverture végétale a été remplacée par des surfaces non réfléchissantes et imperméables). Par exemple, lors d’une journée en juin 2011 où la température était de 30°C, dans un secteur de la ville où on trouve une forte concentration d’immeubles commerciaux et gouvernementaux, d’entrepôts et de parcs de stationnement, les températures en surface étaient de 13°C à 22°C plus élevées que l’air ambiant. Les zones où on trouve une bonne couverture végétale présentent des températures en surface moins élevées.
- Ontario Centre for Climate Impacts and Adaptation Resources. Adaptation Planning in Eastern Ontario. 2012 (seulement disponible en anglais)
Les émissions de gaz à effet de serre de la communauté ont dépassé leurs cibles de réduction à court terme entre 2012 et 2018
Les émissions de gaz à effet de serre d’Ottawa sont surveillées et regroupées en inventaires communautaire l’autre à l’échelle de la municipalité. Les inventaires communautaires gèrent et surveillent les émissions associées à la population à l’intérieur des limites de la ville d’Ottawa et se divisent en quatre secteurs : bâtiments, transport, déchets et agriculture.
Entre 2012 et 2018, les émissions communautaires ont diminué de 14 %. Présentement, cette réduction dépasse les cibles de réduction à court terme de ce type d’émission, établies à 12 % d’ici 2024. Ottawa dispose de deux autres cibles de réduction adoptées par son conseil de ville à partir des niveaux de 2012 : une cible à long terme de 100 % de réduction des émissions d’entreprises d’ici 2040 et une cible à long terme de réduction des émissions communautaires de 100 % d’ici 2050.
- Ville d’Ottawa. Plan de gestion de la qualité de l’air et des changements climatiques. 2014.
- Ville d'Ottawa. Résultats des inventaires 2017 et 2018 des émissions de gaz à effet de serre (GES) communautaires et municipales. 2019
Des écarts appréciables d’intensité énergétique entre les immeubles institutionnels publics
Pour assurer un suivi de l’atteinte des cibles provinciales de conservation d’énergie et pour aider les organismes publics à mieux comprendre et gérer leur consommation d’énergie, le gouvernement de l’Ontario exige dorénavant des municipalités, des conseils scolaires, des hôpitaux, des universités et des collèges qu’ils rendent compte chaque année du bilan énergétique de leurs immeubles. L’utilisation énergétique déclarée est convertie en équivalent kWh. Petite mise en garde importante : ces données sont autodéclarées et ne font l’objet d’aucune vérification. Les données manifestement erronées ont été écartées avant de procéder à l’analyse.
L’intensité énergétique (l’énergie utilisée au pied carré) sert d’indicateur pour comparer des immeubles d’une même catégorie. À Ottawa, les édifices publics des trois catégories ont un rendement supérieur à la moyenne provinciale. Règle générale, ce sont les hôpitaux qui enregistrent les taux d’intensité énergétique les plus élevés de toutes les installations publiques.
L’écart entre les immeubles les plus et les moins efficients de chaque catégorie est remarquable. Dans le cas des écoles, l’écart est marqué (10 contre 64,6 kWhe le pi. ca.). Il importe de souligner que de nombreux facteurs, dont l’âge de l’immeuble, influent sur la consommation d’énergie. Les comparaisons sont entre autres particulièrement difficiles dans le cas des installations récréatives. Par exemple, seulement certaines ont une piscine ou un aréna, les deux étant très énergivores.
Comme il s’agit de données autodéclarées, les valeurs aberrantes extrêmes ont été supprimées.
- Gouvernement de l’Ontario. La consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur parapublic. Consulté le 12 novembre, 2018.
- Ministère de l'énergie. A Guide for Public Agencies on Completing the Energy Consumption and Greenhouse Gas Emissions Template. 2013 (seulement disponible en anglais)
Le parc de nouvelles constructions certifiées LEED d’Ottawa a considérablement diminué au cours des dernières années
Le secteur du bâtiment est le plus important producteur d’émissions de GES à Ottawa. Il existe de nombreuses options et bon nombre d’initiatives ont été lancées pour tenter de réduire la demande en énergie des immeubles, surtout des nouveaux immeubles. L’un des programmes très réputés est le programme LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) qui attribue de façon indépendante une certification attestant de la performance de l’immeuble à l’égard d’un ensemble de facteurs environnementaux, dont au titre de l’énergie.
En 2018, Ottawa comptait 21 nouveaux immeubles certifiés LEED au niveau platine, 76 au niveau or et 61 au niveau argent. La plupart de ces certifications ont été émises depuis 2011. Des certifications LEED ont aussi été accordées pour la rénovation d’immeubles existants et l’aménagement intérieur d’immeubles.
À Ottawa, seulement en 2017, 15 nouveaux immeubles ont été certifiés LEED au niveau or ou argent, mais ce nombre est en baisse de 28 par rapport à 2016 et chute à sept nouveaux immeubles en 2018.
- Conseil du bâtiment durable du Canada.Profils de projects LEED. Consulté le 1 août 2018.
La capacité solaire a beaucoup augmenté mais ne comble qu’une faible part de la demande
La capacité nominale des installations solaires raccordées au réseau local par l’entremise de Hydro Ottawa et de Hydro One est de 77,8 mW. Il ne s’agit ni de la capacité nominale maximale, ni de la production réelle. Cette capacité est le fait de centaines d’installations résidentielles à très petite échelle, ainsi que de la contribution plus appréciable d’un petit nombre d’installations commerciales, institutionnelles et agricoles.
La production réelle des systèmes photovoltaïques varient selon diverses conditions, la plus importante étant la somme d’énergie provenant du soleil. Le potentiel solaire est calculé en fonction du rayonnement solaire incident. Le potentiel solaire d’Ottawa est d’environ 1 200 kWh par kW de capacité. En matière de potentiel solaire, Ottawa se classe donc dans la première tranche de 15 % des centaines de municipalités ontariennes. Or, même en tenant compte de ce potentiel, il demeure que la production annuelle réelle d’énergie générée à même la capacité solaire installée d’Ottawa ne compte que pour une bien petite part des quelque 7,71 milliards de kWh facturés par Hydro Ottawa en 2015.
Hydro Ottawa est le troisième plus important des services publics d’électricité de propriété municipale en Ontario. Énergie Ottawa (ÉO) est une filiale qui génère de l’électricité à partir d’un certain nombre de sources « vertes ». La plus importante : la chute des Chaudières dont la capacité actuelle est de 16 MW. D’ici 2017, elle devrait passer à 45 MW. La capacité de la centrale alimentée à partir de gaz provenant du site d’enfouissement de la route Trail avoisine 0,7 MW. Compte tenu des autres centrales hydroélectriques d’ÉO et d’une autre centrale alimentée aux gaz d’enfouissements à l’extérieur d’Ottawa, Hydro Ottawa est le plus grand producteur d’énergie verte de propriété municipale en Ontario.
Il importe aussi de souligner qu’Ottawa héberge un fort regroupement de chercheurs et d’entreprises du domaine de l’énergie propre. L’énergie renouvelable est l’un des sous-secteurs clés, à l’instar de la gestion de l’énergie et des bâtiments écologiques.
- Ville d’Ottawa. Département des Services environnementaux, Services aux entreprises environnementaux.
- Hydro Ottawa Société de portefeuille. Rapport annuel 2014. 2014
- Ressources naturelles Canada. Cartes de la ressource photovoltaïque et solaire du Canada. Consulté le 23 juin, 2016.
- ICF Marbek. Ottawa Clean Technology Sector Profile Research Report. 2012. (seulement disponible en anglais)