D’après un sondage national mené en 2015, 75 % des Canadiens sont d’avis que le système de santé du Canada compte parmi les meilleurs, mais 64 % estiment qu’il perd du terrain. Il y a fort à parier que de nombreux Ottaviens sont du même avis. Il faut disposer d’analyses comparatives et de données sur les tendances, par exemple quant aux hospitalisations évitables, aux temps d’attente à l’hôpital et à la disponibilité des médecins de famille, pour nous éclairer sur la performance du système.
La proportion d’Ottaviens ayant un médecin régulier demeure stable
Les soins prodigués par les médecins de famille touchent un vaste éventail de besoins et, souvent, ces médecins jouent un rôle important dans la promotion de la santé et la prévention des maladies. Bien que de nombreuses forces de changement à l’œuvre dans le système de soins de santé aient transformé leur rôle, avoir un médecin de famille demeure important pour les Canadiens.
La proportion d’Ottaviens qui ont un médecin régulier a fléchi de 3 % entre 2014 et 2016, se situant juste au-dessus de 88 %. Ce taux est presque aussi élevé que le taux moyen constaté en Ontario (2 % inférieur) et presque 6 % plus élevé que le taux moyen canadien.
- Ekos Research Associates. Shifting Public Perceptions of Doctors and Health Care. February 2011. (seulement disponible en anglais)
- Rosser, W. Sustaining the four principles of family medicine in Canada. Can Fam Physician. 2006 Oct 10; 52(10): 1191–1192. (seulement disponible en anglais)
- Statistique Canada. Tableau CANSIM 13-10-0805-01
La performance des trois grands hôpitaux généraux d’Ottawa varie considérablement selon les indicateurs
Le Cadre de mesure de la performance du système de santé canadien est assorti d’indicateurs valables pour évaluer le rendement des hôpitaux. Il importe par contre de souligner qu’il n’est pas toujours aisé de faire des comparaisons justes car certains des facteurs qui influent sur la performance des établissements individuels sont indépendants de leur volonté. Par exemple, les hôpitaux d’enseignement – dont, à Ottawa, l'Hôpital Montfort et l’Hôpital d’Ottawa – peuvent être avantagés quant à certains aspects de la qualité des soins, mais leurs coûts de fonctionnement sont habituellement plus élevés.
Parmi les trois grands hôpitaux généraux, l’Hôpital Queensway-Carleton enregistre de solides résultats au titre de quatre des cinq indicateurs clés sélectionnés par rapport aux moyennes de l’Ontario et du Canada. Dans deux cas – la sepsie et les décès à l’hôpital à la suite d’une chirurgie majeure --, Montfort se classe au premier rang. Mais, le temps d’attente aux services d’urgence (SU) jusqu’à l’évaluation du médecin et le temps d’attente pour une arthroplastie de la hanche à la suite d’une fracture y sont considérablement plus longs. Quant à l’Hôpital d’Ottawa, ses taux de sepsie à l’hôpital et son coût d’un séjour à l’hôpital sont plus élevés que les moyennes provinciale et nationale.
- Institut canadien d'information sur la santé 2014. Votre système de santé. Consulté le 11 avril 2016.
Ottawa présente un taux relativement faible d’hospitalisations évitables
Les hospitalisations évitables (appelées aussi les « conditions propices aux soins ambulatoires ») sont celles qui auraient pu être évitées si des soins primaires efficaces avaient été prodigués en temps opportun. Bon nombre de ces cas concernent des maladies chroniques, dont le diabète et l’asthme.
De 2007 à 2017 inclusivement, les taux d’hospitalisations évitables à Ottawa ont été de beaucoup inférieurs aux moyennes ontarienne et canadienne. Les taux du RLISS de Champlain se situent entre les deux.
Le taux d’hospitalisation évitable du groupe des 20 % au plus faible revenu en Ontario est près de trois fois plus élevé que celui du groupe des 20 % au revenu le plus élevé. Peut-être est-ce attribuable à des différences entre ces groupes au titre de la vulnérabilité aux maladies chroniques, à des approches de gestion de ces maladies ou à la façon d’utiliser les services de soins de santé.
- Institut Canadien d'information sur la santé 2017. Outil interactif des indicateurs de santé. Consulté octobre 2019
- Jason Disano, Julie Goulet, Nazeem Muhajarine, Cordell Neudorf, Jean Harvey. Socio-economic status and rates of hospital admission for chronic disease in urban Canada. Canadian Nurse. January 2010. (seulement disponible en anglais)
Les hôpitaux comptent pour la plus grande part des services financés par le RLISS
Le rôle des quatorze réseaux locaux d’intégration des services de santé de l’Ontario est de veiller à la planification, à l’intégration et au financement des services hospitaliers, des services à domicile et des services communautaires dans leur région. Le conseil d’administration de chacun des RLISS est composé de membres des communautés de la région. Collectivement, les RLISS gèrent plus de la moitié du budget des soins de santé de la province. Précisons que certains domaines importants des soins de santé ne relèvent pas du mandat des RLISS, dont les soins primaires (p. ex., les médecins de famille).
À l’instar de tous les autres RLISS, la plus grosse part des fonds du RLISS de Champlain est destinée à sa vingtaine d’hôpitaux. Et cette proportion pourrait augmenter en raison de la reconstruction et de l’élargissement du Campus Civic de l’Hôpital d’Ottawa. Les prochains bénéficiaires les plus importants sont les 61 établissements de soins de longue durée et les services de soins à domicile (par l’entremise du Centre d’accès aux soins communautaires) du RLISS. Enfin, ce sont les onze centres de santé communautaire qui reçoivent la plus faible part des fonds du RLISS.
Note: En raison des changements significatifs apportés à la structure du secteur de la santé publique en Ontario, les Réseaux locaux d’intégration des services en santé seront démantelés. À l’avenir, Perspectives Ottawa reflètera ces changements dans les indicateurs présentés sur ce site. Entre temps, les données existantes provenant du RLISS tel que structurées au cours des dernières années demeureront en usage.
- Ontario's LHINs 2015. Environmental Scan 2016-2019 Integrated Health Service Plans. (seulement disponible en anglais)
- RLISS de Champlain 2014. Introduction. Consulté le 11 avril 2016.
- Ville d'Ottawa 2015. Note de breffage sur le budget 2015, Services sociaux et communautaires. Consulté le 11 avril 2016.
- Institut Canadien d'information sur la santé 2017. Outil interactif des indicateurs de santé. Consulté octobre 2019
Le rendement global du RLISS de Champlain est relativement bon
Chacun des quatorze RLISS de l’Ontario évalue son rendement en fonction de 15 indicateurs établis par la province. Ces indicateurs concernent surtout l’accès à des services hospitaliers et la qualité de ces services, à savoir les temps d’attente aux services d'urgence, les visites répétées aux services d'urgences, les temps d’attente pour des chirurgies et des examens diagnostiques sélectionnés, et les réadmissions selon des états cliniques sélectionnés.
La plupart des indicateurs sont assortis de cibles négociées propres à chaque RLISS, ainsi que de cibles provinciales de rendement « idéal ». Le RLISS de Champlain atteint ses cibles au titre de 8 des 15 indicateurs, un rendement supérieur à la plupart des autres RLISS. Par contre, au titre de ces 15 indicateurs, jamais ne se classe-t-il parmi les trois premiers RLISS. Deux des domaines où le rendement de notre RLISS est faible : les temps d’attente pour les pontages coronariens et les services à domicile.
- Bureau de la vérificatrice générale de l’Ontario. Rapport annuel 2015. 2015