La dette des étudiants Ontariens s’est beaucoup alourdie dans le cas des études de cycles supérieurs
Compte tenu du taux de chômage élevé chez les jeunes à Ottawa et du recul très appréciable, au fil du temps, du revenu médian des jeunes, les niveaux élevés d’endettement au moment de la graduation sont fort inquiétants. Entre 2000 et 2010, on a observé une hausse de la dette moyenne au moment de la graduation des étudiants ontariens à tous les niveaux des études postsecondaires. La croissance de l’endettement des étudiants de niveau collégial a été modeste alors qu’elle a excédé le taux d’inflation dans le cas des étudiants à la maîtrise ou au doctorat.
Des changements au titre du soutien pour les frais de scolarité annoncés par le gouvernement de l’Ontario et qui entreront en vigueur en 2017 pourraient réduire quelque peu cet endettement. Fait intéressant : l’endettement étudiant varie énormément d’une province à l’autre, mais ne semble pas être lié à la hauteur des frais de scolarité. Même si, en Ontario, les frais de scolarité des études de premier cycle sont plus élevés que partout ailleurs au Canada (7 539 $ en 2014-2015 par rapport à une moyenne canadienne de 5 959 $), les bacheliers ontariens se classent au troisième avant-dernier rang pour ce qui est de leur taux d’endettement moyen à la graduation. C’est à Terre-Neuve-et-Labrador que les frais de scolarité sont les plus faibles au Canada mais ce sont ces étudiants qui ont le niveau d’endettement le plus élevé au moment de leur graduation.
Remarque : L’Enquête nationale auprès des diplômés (END) de 2013, classe de 2009-2010, a été menée trois ans après la graduation, tandis que les enquêtes antérieures l’ont été deux ans après la graduation.
- Statistique Canada. Tableau CANSIM 477-0068
- Chih Chen, Mariétou Coulibaly & Gloria Mukonkole Mbuyi. Youth Employment, Unemployment and Underemployment in Ottawa. Le Conseil de Planification Social d'Ottawa. November 2013. (seulement disponible en anglais)
- Inflation Calculator for Ontario. (seulement disponible en anglais)
Une forte proportion des résidants d’Ottawa ont fait des études en « STGM », mais il existe toujours un fort déséquilibre entre les hommes et les femmes
En 2011, 15 % des résidants d’Ottawa étaient titulaires d’un certificat, diplôme ou grade dans un domaine lié aux sciences, à la technologie, au génie ou aux mathématiques (STGM). Calgary et Ottawa se sont classées ex aequo au premier rang des six plus grandes villes canadiennes. Bien qu’on ne dispose pas de recherche concluante pour bien cerner leur impact sur l’innovation et la productivité au Canada, on présume de l’importance des connaissances et des compétences en STGM pour l’économie d’aujourd’hui et de demain. D’autre part, dans un marché imprévisible et en constante évolution, il serait risqué de miser sur des ensembles très particuliers de compétences.
Il existe toujours un fort déséquilibre entre les hommes et les femmes pour ce qui est des études en STGM à Ottawa. En 2011, seulement 27 % des résidants d’Ottawa qui avaient fait des études postsecondaires en STGM étaient des femmes. Les pourcentages sont similaires dans les autres grandes villes canadiennes. Il y a parité dans le domaine des sciences, mais le génie, les mathématiques et l’informatique demeurent des domaines à forte prédominance masculine.
- Statistique Canada. Enquête nationale auprès des ménages 2011. Données ont été obtenues par l’entremise du Consortium de données communautaires d’Ottawa.
Le faible nombre de crédits en sciences au secondaire limite les choix à l’université
Une forte proportion des occasions d’emploi les plus prometteuses sont tributaires de connaissances et de compétences en sciences, technologie, génie et(ou) mathématiques (STGM). Habituellement, pour faire carrière dans les domaines de la STEM, il faut avoir fait des études en STGM, l’accès à ces études tenant à l’obtention de crédits au secondaire.
Une seule province canadienne, Terre-Neuve-et-Labrador, exige de ses étudiants qu’ils suivent des cours de maths et de sciences en 12e année pour décrocher leur diplôme. En Ontario, les étudiants n’ont besoin que de deux crédits en sciences pour obtenir leur diplôme et ils ne sont pas tenus de suivre des cours de sciences au-delà de la 10e année. Il faut compter trois crédits en maths mais un crédit de 12e année n’est pas requis.
Quand leur demande d’inscription au programme universitaire ou collégial de leur choix est rejetée en raison d’un manque de crédits du secondaire en maths ou en sciences, les étudiants sont confrontés à un choix difficile – renoncer à leurs aspirations ou prendre le temps de suivre les cours requis.
- Let's Talk Science. Spotlight on Science Learning: The High Cost of Dropping Science and Math. 2013 (seulement disponible en anglais)
- Martin Dooley, A. Abigail Payne, Mitchell Steffler, Jessica Wagner. Understanding the STEM Path through High School and into University Programs. Higher Education Quality Council of Ontario, 2016 (seulement disponible en anglais)
Les domaines d’études postsecondaires les plus courus à Ottawa : gestion des affaires, sciences sociales, santé et éducation
Constituant un vaste domaine d’études, « la gestion des affaires, le marketing et les services de soutien connexes » comptent un très grand nombre de diplômés postsecondaires à Ottawa. Une très forte proportion de la population active d’Ottawa occupe des emplois qui s’inscrivent dans ce domaine. Or, les gains horaires médians de ces emplois sont très modestes. Dans le même ordre d’idées, « les professions du domaine de la santé et des domaines connexes » comptent un très grand nombre de diplômés, procurent de l’emploi à une part importante de la population, et proposent des gains horaires médians relativement faibles.
À Ottawa, la forte concentration d’emplois dans la fonction publique peut expliquer, à tout le moins en partie, le fait que le domaine des sciences sociales qui englobe, entre autres, la science politique et les relations gouvernementales et internationales, regroupe le deuxième plus grand nombre de diplômés, juste derrière la gestion des affaires. Le revenu médian des travailleurs d’Ottawa dans ce vaste domaine d’études est relativement élevé, mais une proportion beaucoup plus faible de la population travaille en sciences sociales. Les gains horaires en génie sont élevés; le nombre de diplômés est le plus faible des six principaux domaines d’études. Le rapport Perspectives d’emploi du Guichet-Emplois du gouvernement du Canada révèle que compte tenu de la croissance prévue de l’emploi et du nombre de départs à la retraite, les perspectives d’emploi à court terme à Ottawa dans tous les domaines du génie vont de bonnes à modérées.
Remarque : Les gains horaires ont été calculés sans tenir compte des travailleurs autonomes.
- Marché du travail à Ottawa. 2015 Mise à jour du marché du travail. 2015